frenchhope: réalité* + conscience* + solipsisme convivial*

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  1. Commentaire de Philippe Guillemant :

    Un excellent article du physicien français Hervé Zwirn dans le “Pour la science” de mars 2020, qui clarifie de façon remarquable la physique quantique en lui offrant à mon sens la meilleure interprétation de toutes celles qui subsistent encore à ce jour: https://www.pourlascience.fr/…/lobservateur-un-defi-pour-la…

    Si vous aimez le “quantique”, je vous conseille de lire (plusieurs fois) l’article complet en vous procurant la revue. Vous y apprendrez beaucoup, en particulier un meilleur éclairage des concepts étranges d’indéterminisme, de superposition d’états, de non localité, d’intrication etc.

    Je vais me contenter ici de vous faire la liste des clarifications salutaires faites par l’auteur (avec mes commentaires entre parenthèses):

    (1) C’est seulement lorsqu’un observateur prend conscience de la mesure d’un système quantique qu’un état unique bien déterminé de ce système émerge, mais cela n’implique aucun changement dans l’état physique du système.

    (2) Il est tout aussi faux de dire qu’une particule est “partout à la fois” ou à la fois en X et en Y, ou tantôt en X tantôt en Y, ou encore à un endroit inconnu. Il est juste de dire que cette particule n’a aucune position définie, en bref qu’elle n’a aucune position, un point c’est tout. (Ce n’est pas contre-intuitif si l’on sait relativiser la notion d’espace).

    (3) Il n’y a pas de démarcation entre le monde macroscopique où la physique classique s’applique et le monde microscopique de la physique quantique. Ce sont les mêmes et toute notre réalité obéit aux lois quantiques.

    (4) C’est le mécanisme de décohérence qui donne l’illusion de cette démarcation, mais en réalité ce mécanisme n’élimine nullement le rôle de l’observateur qui sélectionne sa réalité à vivre parmi plusieurs, superposées y compris à notre échelle (Ceci est important: des choix sont réellement effectués, reste à connaître leur source mystérieuse: hasard ? conditionnement ? Pour lever ce mystère je propose une solution dans mes livres et conférences).

    (5) Cette sélection se fait à travers un mécanisme d’«accrochage» qui prescrit que la perception de l’observateur «s’accroche» à l’une des branches possibles du multivers conformément aux probabilités, et qu’une fois accrochée, la perception d’un autre observateur ne peut s’accrocher qu’à des branches issues de la précédente pour toute sélection ultérieure.

    (6) Il n’est donc nul besoin d’utiliser à propos du choix le postulat de “réduction du paquet d’onde” qui a pour conséquence l’interprétation des mondes multiples d’Everett donnant naissance à des myriades de doubles de nous-mêmes conscients (c’est là qu’Hervé Zwirn fait le plus fort).

    Mes autres commentaires:

    Pour résoudre ce dernier problème (évacuer les mondes multiples réellement vécus), il utilise le concept de “solipsisme convivial” (il aurait pu trouver un nom plus fun) qui signifie que chaque observateur sélectionne sa propre réalité sans qu’elle soit incompatible avec celle des autres, grâce au fait que la communication entre deux observateurs agit elle-même comme une mesure quantique. Ainsi selon le principe que deux observateurs agissent comme un seul il devient impossible que deux observateurs soient en désaccord.

    La théorie d’Hervé Zwirn gagne aujourd’hui dans la communauté scientifique grâce à la résolution expérimentale
    du paradoxe de l’ami de Wigner (https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_Wigner) qui n’en est donc plus un, voir l’un de mes posts à ce sujet d’il y a quelques mois.

    Pour faire clair, je vous propose en bref mon interprétation personnelle suivante:

    Il existe finalement bien deux mondes ou plutôt ontologies, comme je l’ai précisé il y a dix ans dans “La route du temps”:

    (1) Notre monde apparent, unique et bien déterminé, réellement vécu.
    (2) Le monde réel, multiple et indéterminé, à l’état de potentiels superposés (le multivers)

    Et pour bien comprendre le solipsime convivial, je vous propose d’adopter simplement la métaphore suivante:

    Nous sommes tous la même conscience en train de fabriquer la même réalité en observant le multivers au travers des fenêtres perceptives que constituent nos sens physiques et c’est donc notre cerveau qui oblige le monde réel à n’apparaître que selon une seule version (ce qui implique que tous nos cerveaux soient d’une certaine manière reliés).

    Voila, vous devez maintenant comprendre pourquoi je salue cette théorie d’Hervé Zwirn mais aussi comment aller plus loin afin de lever le dernier mystère, celui du choix.
    https://www.pourlascience.fr/sd/epist...-pour-la-physique-quantique-18875.php
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